Contexte et faits rapportés
Le ministère taliban de la Défense a déclaré ce vendredi que le Pakistan avait violé la souveraineté de Kaboul, après deux explosions dans la capitale afghane, non revendiquées.
L’explosion initiale s’est produite vers 21h50 locale (17h20 GMT), suivie quelques secondes plus tard d’une seconde détonation qui a retenti dans toute la ville.
Le porte-parole du gouvernement, Zabihullah Mujahid, a indiqué que l’incident faisait l’objet d’une enquête et qu’aucune victime n’avait été signalée à ce stade.
Plus tard dans la nuit, des sources locales citées par l’AFP ont fait état d’attaques de drones visant le district de Barmal, dans la province de Paktika, au sud-est du pays.
Selon Marjan, habitant du district, trois magasins — deux magasins de chaussures et un magasin d’armes — ont été bombardés et incendiés.
Le ministère taliban de la Défense a déclaré sur X que le Pakistan avait pénétré l’espace aérien afghan et violé la souveraineté de Kaboul, qualifiant l’incident d’acte odieux et sans précédent.
Le texte précise que si la situation venait à s’aggraver, les conséquences seraient imputées à l’armée pakistanaise.
Réactions et points de vue des deux pays
Lors d’une conférence de presse à Peshawar, le général Ahmed Chaudhry, porte-parole de l’armée pakistanaise, n’a pas revendiqué les explosions mais a appelé Kaboul à cesser d’abriter des groupes terroristes, notamment les talibans pakistanais (TTP).
Selon Islamabad, les talibans afghans favoriseraient la résurgence du TTP sur le sol pakistanais, ce qui expliquerait une intensification des violences dans les zones frontalières.
Kaboul dément ces accusations et reproche à Islamabad d’aider des groupes terroristes, notamment la branche régionale de l’État islamique.
Chaudhry a ajouté que le Pakistan ferait tout ce qui est nécessaire pour protéger la vie et les biens du peuple pakistanais et préserver l’intégrité territoriale du pays.
Le Pakistan a connu en 2024 une année particulièrement meurtrière avec plus de 1 600 morts dans ces violences.