Débat animé au PLR sur les accords avec l’Union européenne
Les délégués du PLR réunis à Berne samedi ont lancé un vaste débat sur le paquet d’accords avec l’UE, le rassemblement prévoyant pas moins de 120 interventions dans le cadre d’une consultation destinée à définir la position libérale-radicole.
À l’issue des échanges, 330 membres se sont prononcés en faveur et 104 contre les accords négociés par le Conseil fédéral.
Positionnement et procédure
Le président sortant du PLR a rappelé qu’il ne s’agissait pas d’un choix définitif. « Les délégués doivent déterminer comment le PLR participe à la procédure de consultation », a-t-il expliqué. La ligne officielle ne serait arrêtée que avant la prochaine votation populaire.
Il a ajouté que le PLR est « le seul parti à impliquer sa base dès le départ », alors que, selon lui, ailleurs la direction est fréquemment fixée dans des comités à huis clos.
Référendum et majorité: quelle voie pour les accords?
Dans un vote distinct, les délégués ont opté à 232 voix contre 189 pour que les nouveaux accords avec l’UE n’entrent pas dans le cadre d’une double majorité (cantons et peuple), mais soient soumis au seul suffrage populaire.
Le conseiller aux États Matthias Michel a rappelé que le paquet d’accords ne nécessite pas de révision constitutionnelle. Selon lui, le Parlement ne doit pas, pour des motifs politiques, outrepasser les dispositions de la Constitution fédérale.
Arguments et positions: soutien et prudence
Le conseil fédéral et ses partisans ont défendu le paquet, évoquant un renforcement de l’indépendance du pays et la préservation de la démocratie directe. Le ministre Ignazio Cassis a présenté ces accords comme une garantie utile pour la souveraineté, tout en assurant que l’outil démocratique resterait pleinement opérationnel.
Parmi les partisans, la conseillère d’État genevoise Nathalie Fontanet a insisté sur le fait qu’un rejet pourrait peser sur notre prospérité et accroître le risque d’isolement. Elle a rappelé que Genève exporte vers l’UE pour environ 6,5 milliards de francs par an et a estimé que ces accords constituent une alliance pragmatique et équilibrée avec les voisins partageant nos valeurs.
Risque juridique et questions de procédure
Sur le plan procédural, la présidente du Conseil d’État vaudois, Christelle Luisier, a jugé que les conditions d’un référendum obligatoire n’étaient pas réunies et que les accords ne devaient donc pas être soumis à la majorité des cantons, mais uniquement au suffrage populaire.
Dans le camp opposé, le Zurichois Filippo Leutenegger, membre de l’exécutif municipal, a averti que les accords pourraient accroître la bureaucratie et la réglementation européenne, pesant à moyen terme sur l’économie suisse et affaiblissant le Parlement et les droits populaires.
Le PLR prêt à convaincre et mobiliser
Interrogée par Forum, la vice-présidente du PLR Florence Bettschart-Narbel a salué un débat démocratique et nourri, avec une majorité exprimée en faveur des accords: 75% de oui selon elle. Elle a également évoqué la mobilisation des sections romandes malgré des divisions internes entre Alémaniens et Romands, se montrant optimiste quant à la capacité du parti à convaincre la base et une majorité du peuple d’ici 2027.
Une interview complète de Florence Bettschart-Narbel est disponible dans Forum.