Contexte et décision parlementaire
La Croatie avait mis fin au service militaire obligatoire en 2008, une étape qui avait précédé son adhésion à l’Otan l’année suivante et qui avait été présentée comme une professionnalisation des forces armées.
Aujourd’hui, face à la dynamique géopolitique contemporaine, les autorités estiment nécessaire de rétablir une formation militaire de base pour renforcer la capacité de défense du pays.
Déclaration du gouvernement
Cette semaine, lors d’une séance devant les députés, le ministre de la Défense, Ivan Anusic, du parti conservateur HDZ, a souligné la montée des différentes formes de menaces et l’impératif d’une réaction efficace de l’ensemble de la communauté.
« Face à toute menace, la défense du pays est cruciale », a-t-il déclaré.
Modalités du dispositif et calendrier
À partir de 2026, environ 18 000 jeunes seront appelés chaque année pour suivre une formation de deux mois dès l’âge de 18 ans.
Les femmes seront exemptées, et les objecteurs de conscience auront la possibilité d’effectuer un service civil de trois à quatre mois, y compris au sein d’équipes mobilisées pour la gestion des catastrophes naturelles.
Adoption législative et chiffres clés
Le Parlement croate a adopté la réintroduction du service militaire obligatoire après amendement de deux lois. Aux scrutins, 84 députés sur 151 ont approuvé les amendements à la loi sur la défense, et 110 députés ont voté l’amendement de la loi relative au service dans les forces armées.
Conditions et avantages
Les conscrits percevront une rémunération mensuelle de 1 100 euros. Le détail du salaire pour le service civil alternatif n’a pas été précisé.
Par ailleurs, les individus ayant accompli leur service militaire bénéficieront d’un avantage lors de candidatures à des postes dans la fonction publique.
Réactions et points de vigilance
Des voix de gauche ont estimé que le texte présente des éléments discriminatoires envers les femmes et les personnes qui choisiront le service civil, en raison de la différence salariale et du traitement réservé dans l’accès à l’emploi public.
afp/gma