Ouverture du procès d’un anesthésiste suspecté d’empoisonnements
En France, le procès d’un médecin anesthésiste âgé de 53 ans a été lancé. Il est poursuivi pour avoir, supposément, empoisonné une trentaine de patients entre 2008 et 2017 dans deux cliniques privées situées à Besançon. Parmi ces victimes, âgées de 4 à 89 ans, douze seraient décédées. L’accusation requiert la réclusion criminelle à perpétuité.
Les charges et la défense
Les autorités judiciaires considèrent que le praticien constitue le lien commun entre ces dossiers d’empoisonnements, s’appuyant sur un ensemble d’éléments concordants à charge. De son côté, le médecin réfute ces accusations, affirmant son innocence.
Depuis le début de l’enquête, l’anesthésiste n’a jamais été placé en détention provisoire ; il reste soumis à un contrôle judiciaire. En 2023, la justice lui a permis d’exercer à nouveau, sous certaines conditions, à savoir l’absence de contact avec des patients. Toutefois, il n’a plus pratiqué depuis 2017.
Déroulement du procès : premiers cas examinés
La cour va étudier les incidents les plus récents au cours des deux premières semaines d’audience. Ces derniers ont suscité les premiers soupçons menant à l’inculpation en mars 2017.
Parmi eux, figure une patiente de 36 ans victime d’un arrêt cardiaque en janvier 2017 lors d’une intervention à la clinique Saint-Vincent. Une quantité potentiellement mortelle de potassium a été retrouvée dans une poche de soluté destinée à son anesthésie, bien qu’elle ait survécu à l’incident.
La dernière victime identifiée, un patient alors âgé de 70 ans, aurait été anesthésié directement par l’accusé et a également pu être réanimé.
Au fil des audiences, les autres dossiers d’empoisonnement seront passés en revue, en commençant par les événements les plus anciens.
Position de l’accusé et de la défense
Avant l’ouverture des débats, l’anesthésiste a exprimé son appréhension face aux trois mois et demi de procès à venir, tout en indiquant disposer d’arguments solides. Interrogé sur la douleur des familles, il a déclaré comprendre leur souffrance sans pour autant se reconnaître responsable de celle-ci.
Un de ses avocats, plaidant en faveur de l’acquittement, a souligné qu’après huit années d’enquête principalement orientée contre l’accusé, ce procès constitue la première occasion pour ce dernier de s’expliquer et pour un débat contradictoire d’avoir lieu.
Contexte et enjeux juridiques
Ce dossier, qualifié par le procureur précédent comme « sans précédent dans la justice française », implique des allégations selon lesquelles l’ancien praticien aurait empoisonné des patients en bonne santé. Il aurait agi dans un contexte de tensions avec des collègues, avec un possible objectif de démontrer ses capacités en réanimation.
Le procès réunit plus de 150 parties civiles, dont les victimes présumées et leurs familles, représentées par une cinquantaine d’avocats. Le verdict est annoncé pour le 19 décembre.