Contexte et témoignages de locataires

Une locataire lausannoise ayant subi deux hausses de loyer totalisant plus de 1 000 francs en une année s’est dite stressée lors de l’émission 19h30 de RTS, dimanche. « Je vis ça très mal », a-t-elle confié et elle affirme se retrouver « en situation de précarité ».

Un autre locataire lausannois interrogé regrette que les mécanismes de contestation des hausses soient « difficiles d’accès, surtout pour les personnes qui n’ont pas les connaissances juridiques, et coûteux ».

Constats et analyses des acteurs du marché

Selon l’association Asloca, les ménages locataires paient environ 360 francs de trop chaque mois. Son président des régions, Xavier Rubli, considère que le « marché locatif est dysfonctionnel et qu’il nécessite un changement de système avec un contrôle automatique des loyers ».

Les milieux immobiliers pointent du doigt un marché du logement déséquilibré. Frédéric Dovat, secrétaire général de l’Union suisse des professionnels de l’immobilier, avance que la situation provient d’une « pénurie de logements ». « Ce qui est rare est cher (…), donc il faut qu’on construise plus », affirme-t-il.
« On ne peut pas refuser les nouvelles constructions d’un côté et de l’autre, s’étonner que les loyers augmentent », ajoute-t-il.

Enjeux et perspectives du marché locatif

Les acteurs du secteur estiment que le débat nécessite des solutions concrètes pour rééquilibrer l’offre et freiner les hausses, tout en évitant de pénaliser les locataires les plus vulnérables.

Moins de logements vacants, surtout à Genève

Cette hausse des loyers, d’environ 32 %, résulte selon Dirk Renkert, expert chez Argent Comparis et cité dans le communiqué publié le 30 septembre, d’une baisse de l’offre de logements vacants.

Au niveau cantonal, Genève affiche le taux de logements vacants le plus bas, à 0,32 %, suivi de Zoug (0,42 %) et Zurich (0,48 %). Le Jura présente quant à lui le taux le plus élevé, à 3,03 %.

Dirk Renkert précise que la hausse des loyers s’explique par la hausse des prix des matériaux de construction, imputable aux pénuries d’approvisionnement après la pandémie de Covid-19 et à la hausse des taux d’intérêt hypothécaires, répercutées sur les locataires.

L’indice Lomo de Comparis indique aussi que les loyers ont continué à augmenter malgré la baisse du taux directeur et des taux d’intérêts.

Crédit photo : Geneviève Dentan / Juma.

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