Le maire de Noisy-le-Sec, Olivier Sarrabeyrouse (PCF), a confirmé jeudi son intention de reprogrammer le film Barbie dans la commune, après l’annulation d’une séance qui avait suscité une vive polémique.
Un film annulé après des tensions locales
La projection de Barbie, réalisée par Greta Gerwig, devait initialement avoir lieu le 8 août en plein air. Selon le maire, la séance a été interrompue face aux pressions d’un groupe d’habitants estimant que le film présentait un contenu inadapté. Des agents municipaux auraient été pris à partie verbalement ce soir-là, ce qui a conduit la municipalité à renoncer à diffuser le long-métrage afin d’assurer leur sécurité.
L’élu a indiqué avoir déposé plainte contre X. Une enquête a été ouverte pour menace, violences ou tentatives d’intimidation à l’égard de personnels de service public.
Des habitants partagés sur le choix du film
Sur l’esplanade où la projection devait avoir lieu, l’ambiance était redevenue calme jeudi. Certains riverains interrogés par l’AFP ont expliqué que leurs réserves concernaient principalement la présence d’enfants en bas âge. Plusieurs jeunes hommes ont affirmé que le contenu du film n’était pas « adapté » pour un public de moins de 10 ans, qualifiant certaines scènes de « trop vulgaires ». Ils ont souligné que leur opposition ne relevait pas, selon eux, de considérations religieuses.
Un habitant de 25 ans, Yassine, a regretté que le choix du film ait reposé sur un vote en ligne auquel peu de participants ont pris part, évoquant seulement « 13 voix » sur la base des chiffres communiqués par la mairie. Un autre participant, Sofiane, chauffeur de 25 ans, a estimé que « Shrek » aurait été plus adapté dans le cadre d’une diffusion familiale en plein air.
Réactions politiques et débats nationaux
Au-delà du quartier, la décision d’annulation a rapidement suscité des commentaires politiques. Selon des propos rapportés par BFMTV, le ministre de l’Intérieur a dénoncé les « pressions d’une minorité violente », estimant qu’il ne fallait céder à aucune forme de revendication communautaire. De son côté, le député RN Yoann Gillet a critiqué l’annulation, la qualifiant d’« erreur grave ».
Interrogée anonymement, une habitante retraitée de 70 ans s’est dite surprise par la controverse, affirmant avoir vu Barbie avec sa petite-fille de 11 ans sans y trouver de contenu choquant.
Le maire dénonce des dérives après l’incident
Lors d’une conférence de presse, Olivier Sarrabeyrouse a regretté la manière dont l’événement s’est transformé sur les réseaux sociaux, parlant de « récupération » politique. Il a également dénoncé la montée d’un discours qualifié par lui de « haine raciste et islamophobe » visant la commune depuis l’annonce de l’annulation.
Tout en critiquant l’attitude des jeunes présents le soir du 8 août, qu’il avait comparée à une forme « d’obscurantisme », le maire a insisté sur la nécessité de reprogrammer le film afin de défendre la liberté de programmation culturelle et de ne pas céder à ce qu’il a qualifié de pressions extérieures.